Voilà que débutaient les premières pages de leur livre de Vie de couple et de parents!
Une fois installés dans leur premier appartement, bien modeste, il faut le reconnaître, leur vie s’organisa tout naturellement! Cet appartement comprenait 2 chambres, une cuisine, des WC, et peut-être une petite salle de bain, mais je n’en suis pas certaine! Le chauffage consistait en un petit poêle à charbon dans la cuisine. La première année de leur vie de couple, ma mère effectuait, à la maison, un travail d’horlogerie. L’argent ainsi gagné permettrait de mettre « du beurre dans les épinards » comme disait l’adage! mais surtout, elle serait occupée!!! Elle qui avait eu l’habitude de travailler au ménage et à l’atelier, devant s’organiser pour tout terminer à temps…. Elle ne pouvait pas s’imaginer rester à ne rien faire ou presque rien! Quand elle faisait la lessive, elle devait descendre sa corbeille de linge au fond du jardin où se trouvait le lavoir. Elle frottait à la main, comme ça se faisait encore beaucoup à cette époque. Il m’est difficile de m’imaginer la tâche réelle qu’avaient les femmes! Pourtant quand elle parlait de ce temps, elle le faisait toujours avec respect et relevait les beaux côtés. Elle était optimiste maman! Elle était heureuse!
Mon père rentrait bien souvent très tard dans la nuit pour repartir au petit matin, et ma mère, elle, attendait son retour pour se coucher et se levait pour lui préparer son petit déjeuner! C’était disait-elle, tout à fait normal d’agir ainsi!
Quelque temps après leur installation, ma mère fut enceinte de ma soeur aînée, ils en étaient tout réjouis! Le temps de cette grossesse passa bien vite! Il y eut durant cette même période, la maladie de la mère de maman; elle avait contracté un cancer et souffrait beaucoup. Cet état bouleversait ma mère et l’inquiétait. Verrait-elle leur enfant? Pourrait-elle s’en réjouir avant de partir? Mes parents l’espéraient de tout leur coeur! Pour mon père tout autant que pour ma mère ce fut une étape éprouvante; cette femme qui lui avait ouvert les bras si grands (à mon père) était en train de mourir à petit feu et ils ne pouvaient rien faire pour la soulager! Chaque fois que mon père pouvait prendre un congé et qu’il y avait assez d’argent pour le train, ils descendaient voir cette maman mourante. Elle espérait avec eux avoir le plaisir et la grande joie de connaître au moins un petit-enfant! Le terme arriva, ma grand-mère était toujours là, Dieu merci! Elle a vu sa première petite-fille, a pu la prendre dans ses bras, la nourrir de son amour de grand-mère et décéda un mois plus tard. Bonheur et tristesse tout à la fois! d’une part la naissance de cette petite, et d’autre part le décès de cette si chère maman et belle-maman! Mon père a gardé un souvenir si lumineux de sa belle-mère et un respect si grand que nous pouvions les sentir, presque les palper! Cette grand-mère nous a donc été racontée avec amour et nous la percevions comme une « grande dame »!
Ce qui me touche le plus dans la vie de mes parents, c’est l’attitude qu’ils ont eue, dans chaque situation! L’acceptation de tout ce qui arrivait, les bonnes nouvelles comme les épreuves! Il y a un enseignement à prendre, à entendre, à reconnaître. Il y a cette simplicité pure qui leur faisait dire : « notre vie est ma fois bien banale! Nous ne faisons rien d’extraordinaire, nous assumons simplement nos engagements et nos responsabilités. Nous ne voulons surtout pas être prétentieux ni être « à la langue » des gens! » Ils étaient humbles, vrais en tout et naturellement bons! Quel bonheur de les avoir eu pour exemple!
Les premières pages
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