Lorsque papa mourut, je fus réveillée par un bruit léger de pas allant et venant à côté de moi. Je ne compris pas tout de suite… je me levai, éprouvai le besoin de prier et de méditer… il était 4h30 du matin. C’est une heure où j’aime me lever pour prier, tout est calme, sans bruit, paisible. Ce matin-là toutefois, je fus interpelée, appelée à me lever ! Ces pas que j’avais entendus… résonnaient dans mon coeur, qui pourtant était paisible… Je priai jusqu’à 7h puis me préparai pour partir voir papa. A 8h30 je vis un message sur mon téléphone. Ma soeur m’annonçait la mort de papa. Je sus alors qu’il était mort à 4h30 et que les pas que j’avais entendus étaient un clin d’oeil, comme pour me dire : »Je m’en vais, l’heure est venue pour moi ».
En nous quittant, c’est comme si papa m’avait ouvert une porte imposante, donnant sur une immensité de Lumière et me disant : « Va ton chemin, marche et ne regarde pas derrière toi »
J’étais bouleversée, où donc devais-je marcher? c’est peu de jours après son enterrement que j’eus la certitude que je devais écrire ! Ecrire… oui… mais où… quoi??? Puis tout alla très vite… les blogs se dessinèrent et prirent forme en moi et les mots venaient à mon esprit, sans que ne n’aie à les chercher… Ils étaient là… attendant d’être mis en mouvement. Une nouvelle vie s’ouvrait à moi. Un nouveau chemin se dessinait et prenait forme sous mes yeux.
Je me devais de rendre hommage à nos parents, de partager la richesse de tout ce qui m’avait été confié, donné en héritage spirituel. Moi qui avait parcouru le monde à la recherche d’un Maître… Il était là, tout près de moi ! Des maîtres j’en ai rencontrés, oui, mais c’est quand même papa qui, finalement m’ouvrit « la grande porte » !
Grande est la Générosité et la Miséricorde de Dieu ! Al Hamdoulillah !
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Les naissances
Le temps passait, les restrictions d’après-guerre se faisaient toujours sentir. La nourriture était comptée, les moyens financiers limités, il fallait « jongler avec l’argent » pour nouer les deux bouts! Maman choisissait de se priver de fruits ou de laitage, car disait-elle, « il ne fallait pas que les enfants en manquent. » Les naissances se suivaient. La deuxième fille était née en août 1947 et bientôt la troisième se profilait…. pour naître en septembre 1948. Chaque naissance était une réjouissance et une fête! Ni les difficultés de l’époque, ni la fatigue, ni la surcharge de travail ne pouvaient entacher le bonheur de cette famille grandissante. L’aînée a dû grandir vite! A tout juste trois ans, la voilà déjà dans le rôle de la grande soeur à responsabilités! Veiller sur les petites…. accomplir des petites tâches pour seconder cette maman qui avait bien à faire! Entre le jardin, les lessives, la confection de petits habits, le ménage et les 3 enfants, il ne lui restait pas beaucoup de temps et pourtant, elle en trouvait toujours pour nourrir ses « chérubins » de tendresse et d’amour. Elle était organisée, exigeante, stricte et si douce!
Le matin, la maisonnée se levait de très bonne heure, du genre 5 heure 30! Et le soir, les enfants étaient couchés de très bonne heure aussi! Les soirées étaient réservées à la couture, au tricot, au pliage des langes, à la stérilisation des légumes ou à terminer ce qui n’avait pu être fait dans la journée. Le temps passait, au début 1949 le quatrième enfant s’annonçait déjà!
L’appartement devenait exigu pour cette famille grandissante. Il leur faudrait trouver autre chose, plus grand, plus pratique et pas trop cher! La chance leur souriait encore, il trouvèrent un appartement, par l’intermédiaire de l’employeur de mon père, dans un immeuble encore en construction. L’aubaine! un quatre pièces – cuisine et salle de bains! Ils pourraient emménager à l’automne 1949!
Quand, de retour de la maternité de cette quatrième petite fille, en novembre, ils s’installèrent dans leur nouvel appartement, ma mère était épuisée! Chaque jour, elle demandait la miséricorde de Dieu pour pouvoir faire face à ses obligations et ne pas s’écrouler! Grande et forte était sa foi: « Ta miséricorde, Seigneur, seule je n’y arriverai pas » était sa prière!
Cette quatrième naissance fut un tournant dans la santé de notre maman. Elle connu ses premières crises d’épilepsie. Les grossesses répétées, le manque de sommeil, les soucis, la charge de travail à accomplir tout cela comptait dans la balance. Ses courts séjours à la maternité étaient ses seules « vacances » C’était le seul temps où elle pouvait se reposer, dormir et « décompresser ». Elle qui avait eu tellement besoin de savoir, avant de se marier, ce qu’il adviendrait si elle tombait malade, voilà qu’elle était touchée par cette maladie encore mal connue à cette époque. Mon père était inquiet, que pouvait-il faire, lui, pour palier à cela? Rien! Il avait sa part de responsabilité, de travail à accomplir; il fallait qu’il assure un salaire convenable pour nourrir cette famille. Il avait besoin du soutien de son épouse et de sa présence à ses côtés! Ensemble ils s’en remettaient à Dieu, implorant Sa bonté et Sa générosité, demandant la Grâce de pouvoir élever au moins tous ces enfants! Ils trouvaient leur force dans la prière et la foi. Ils faisaient partie de ces gens qui ne doutent pas, qui ont confiance absolue, qui ne baissent pas les bras et ont certitude qu‘il ne leur sera pas demandé, à aucun moment, plus qu’ils ne peuvent assumer et porter! C’est dans cet état d’esprit que nous avons été éduqués. C’est cet exemple que nous avons vu toute notre vie avec eux! C’est cette conviction et cette démonstration de la pratique de la foi que nous avons expérimentées grâce à eux! Ils étaient des Témoins vivants des lois divines! Ils étaient des Pratiquants de chaque instant ! Ils n’ont cessé de louer, de glorifier et de remercier Dieu pour tout ce qui leur advenait. Ils ont fait de leur vie une Louange à Dieu! Ils nous ont montré et ouvert le chemin de La Voie de la Simplicité!
Grand et précieux est l’héritage spirituel qu’ils nous ont laissé! Grande est notre responsabilité pour honorer ce leg! MERCI à vous, parents si bienveillants!