Les jours passent et aucun d’eux ne s’est terminé sans que mon coeur n’éprouve un sentiment de reconnaissance et gratitude pour vous nos parents. Chaque jour, sans exception, au travers des mises à l’épreuve que la Vie (Dieu) me réserve, mon coeur se tourne vers vous, reconnaissant de m’avoir appris à honorer Dieu, à accueillir simplement les mises à l’épreuve pour ce qu’elles sont: une invitation à rejoindre plus intimement, plus consciemment la vie en Dieu ! Non pas que la Vie me mette des épreuves infranchissables ou par trop difficiles, non, les mises à l’épreuve sont de l’ordre de l’ordinaire. Ces petits rien qui font le quotidien et qui pourtant sont des pièges à me maintenir à distance de la Source ! Les tentations de toutes sortes, matérielles, alimentaires, émotionnelles, tous ces faits qui meublent et brillent tels des joyaux sur le chemin !
Vous avoir vu, vous, parents, accueillir reconnaissants chaque difficulté, simplement, confiants que vous étiez sous la protection divine, a eu pour effet de fortifier ma foi ! Comment douter de la Grandeur, de la Générosité et de la Miséricorde de Dieu, alors que vous avez, vous, fait tant d’expériences ? Il est bien clair que je ne peux m’attribuer vos expériences, mais vous m’avez montré le chemin de l’attitude, de l’intention juste, de la patience et de la soumission confiante au décret divin en toute situation, pour la traversée des « grandes eaux » tout comme pour la traversée « routinière », quotidienne !
Reconnaissance et gratitude, vous nous les avez enseignées sans relâche, par votre exemple de vie authentique et simple pour appréhender les difficultés, les épreuves tout comme les bonnes choses, les bonheurs, les richesses d’amour, les joies.
Grand et noble a été l’exemple que vous nous avez montré !
Grande est ma reconnaissance et ma gratitude !
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La grande Porte
Lorsque après la mort de papa, la grande Porte me fut ouverte, lorsqu’il me dit : « Va ton chemin » j’étais bien loin de me douter du sens profond de ses mots. J’étais bien loin d’imaginer où cela me porterait, ce que cela impliquerait dans ma vie ! Ce que ces quelques mots et cette image si nette m’invitaient à vivre !
Aujourd’hui presque trois ans se sont écoulés, j’ai écris certes, vécu des bouleversements intérieurs et physiques certes, laissé derrière moi beaucoup de croyances, de certitudes, d’attachement sur tous les plans, mais le plus surprenant c’est ce qui se passe depuis au niveau de ma conscience ! C’est un peu comme si en me disant: « Va ton chemin et ne regarde pas derrière toi » il avait permis l’ouverture de la grande Porte qui mène à la pureté de la Lumière de la Conscience ! Ne pas regarder derrière moi a été une invitation à avancer, sans me soucier du chemin à parcourir, suivant simplement la Lumière qui me précède … Invitation à ne pas projeter sur les autres mes propres peurs d’autrefois, les jugements que j’aurais pu émettre ou ceux que j’aurais pu craindre d’entendre … Invitation à vivre ce que me dicte la voie de mon coeur, la Voix divine ! Invitation à apprendre à me nourrir de la seule Lumière ! J’étais loin de m’imaginer vivre sans plus manger ni boire, loin d’imaginer pouvoir le vivre simplement en famille, naturellement, sans plus de questions ! Et pourtant c’est le chemin que je me surprends à marcher avec joie.
Nous avons tous notre chemin, oui, et ils sont tous bons, justes et adéquats ! Il n’y a pas de moins bons chemins ni de plus glorieux chemins, non, ils sont tous les chemins de Dieu ! Le chemin sur lequel s’épanouit ma conscience me permet de vivre humblement cette expérience et me rapproche de la compréhension profonde de la Foi que vivaient nos parents. Marcher sans me retourner, est une application de cette Foi. Confiante, tout comme ils l’étaient, que Dieu pourvoit aux besoins de chacun et qu’il n’impose pas de charge plus grande que celle que chacun peut porter !
Lorsque la grande Porte s’ouvre ainsi devant soi, il n’est pas possible d’y résister, tant est grande l’attraction de la Lumière ! MERCI papa de m’y avoir accompagné ! MERCI maman de m’avoir enseigné par ton engagement quotidien, la force de la Foi.
Banalités, joyaux de la vie
Que serait la vie sans les banalités quotidiennes ? Sans ces petits riens qui jalonnent le parcours de chacun, quel que soit son activité, son histoire, ses origines ? Ces petites choses devenues si familières qu’elles en sont presque invisibles ? Ces gestes accomplis par habitude, sans même s’en rendre compte, sans plus y prêter attention ? Eh bien, je crois que la vie serait bien morose et triste, vide de sens sans cela !
Plus les années passent, plus je me rends compte que les banalités, ces petits riens, ont une importance capitale ! Oui ! Banalités, joyaux de la vie… c’est ce que ressentent mon coeur et mon âme au fil des jours ! Banalités… simplicité… Ne sommes-nous pas constitués de simplicité ? D’éléments purs et simples, dépourvus d’artifices ? Ne sommes-nous pas issus d’une Source d’Amour simple ? Tellement simple, que cela paraît impossible ? Tous les gestes qui façonnent l’être, ne sont-ils pas simples ? Pourquoi croire qu’il faille tout compliquer, ré-inventer et sophistiquer ? Pourquoi ne pas s’éveiller simplement à la beauté naturelle des choses et des actes ? Des gens qui nous entourent ?
Nous avons eu la chance d’avoir des parents qui vivaient simplement, accomplissant le plus naturellement du monde les banalités du quotidien avec toutefois une profonde gratitude ! Leur force, leur foi, j’en suis certaine, ils les tiraient de ces joyaux …
Et si nous prenions le temps aujourd’hui, de poser un regard bienveillant et conscient sur ces gestes accomplis par habitudes ? Si nous prenions le temps d’observer ces banalités quotidiennes… de les regarder vraiment… de les découvrir avec simplicité et amour… n’y verrions-nous pas une richesse immense ? Ne découvririons-nous pas des joyaux précieux qui ne demandent qu’à être partagés ?
Banalités, force de vie… de joie… de bonheur… de rire et de sourire…
L’extraordinaire est-il autre chose que « l’ordinaire extra conscient » ou que « l’extra » banal ?
A bien y regarder, les banalités sont bien plus importantes qu’elles n’y paraissent !
Banalités, véritables joyaux de la vie ! Puissent-elles ne pas déserter notre quotidien !
Les graines de la paix
Comment ne pas faire référence à nos parents alors que j’ai écrit un article sur la paix dans un autre blog? Effectivement, une des bases de notre éducation a été le partage de la paix. Il était primordial pour notre maman que nous vivions entre nous dans une atmosphère de paix. Que nous n’entretenions pas les rancunes, les blessures, les chicaneries, les critiques ou les vexations actives dans nos coeurs. « La vengeance, disait notre maman, n’est pas souhaitable, et ne fait de tord qu’à celui qui la sert » ! Toute sa vie, elle nous a dit et redit l’importance de maintenir la paix dans nos coeurs et dans le milieu dans lequel nous vivions. Elle nous a démontré si souvent combien il était important de semer encore et encore les graines de la paix autour de nous, quand bien même les récoltes étaient maigres !!! Combien de fois n’a-t-elle pas fait le premier pas pour restaurer un climat de paix ? J’aurais tendance à dire qu’elle le faisait toujours, ce premier pas. Qu’elle ne baissait pas les bras et qu’elle croyait au pouvoir curateur de l’amour de la paix. Même s’il m’arrivais de ne pas comprendre pourquoi elle semait encore sur un sol qui, apparemment, était desséché, je finissais par comprendre l’importance de son geste, voyant que finalement, la terre était devenue prospère à force d’être nourrie et choyée. Ò chère maman, que belles étaient ta patience et ta persévérance, ta foi et ta confiance ! Que précieuses étaient tes actions silencieuses ! Tu as su semer en nous les graines de la paix, tu nous as montré comment en prendre soin, tu nous a expliqué leurs vertus curatives et surtout, tu nous as fait goûter au parfum et au délice de la paix ! Tu nous as appris à nous en servir judicieusement et généreusement !
Aujourd’hui, c’est avec émotion que je repense à tous ces moments et ces gestes tendres que tu nous as transmis pour répandre autour de nous la beauté de la paix et la vivre le plus simplement possible en nos coeurs. Grande est ma gratitude ! MERCI !
Acceptation
Je crois que de par leur don de soi et leur confiance absolue en la Vie, la Foi qui faisait vivre et nourrissait nos parents leur apportait une force particulière pour affronter toute situation, quelle qu’elle soit. Quand le cancer frappa, en 1996 en premier lieu notre maman, ce fut certes un choc pour eux, mais ils regardèrent la situation en face, sans se voiler la face et en partageant leurs sentiments. Maman pu parler de ses peurs de la souffrance, tant elle avait vu souffrir sa propre maman, se libérant ainsi d’un grand poids. Papa de ses inquiétudes… et chacun s’en remit au Divin, comme ils l’avaient toujours fait, demandant la Grâce de traverser cette épreuve sereinement. Ils furent entendus et comblés… Acceptation!.. ils le savaient bien, après tant d’années d’expériences, que le fait d’accepter les épreuves amène toujours une solution gérable et un soulagement profond au fond du coeur. Ils en étaient témoins encore une fois. Certains pourraient se lamenter ou trouver que décidément la vie est injuste… eux, non! Toute situation était une opportunité de grandir dans leur Foi!
Et quand le cancer frappa notre soeur aînée, ils eurent la même attitude! Acceptation!!! Bien que la douleur et la surprise furent grandes, ils grandirent encore dans la Foi. Cinq ans passèrent avant qu’un deuxième cancer ne la frappe et eut raison d’elle! Voir mourir son enfant, quel que soit son âge, un enfant reste un enfant pour un parent, ils traversèrent cette souffrance de la séparation avec courage et réalisme. Ils ne pouvaient rien changer au destin de leur enfant! Ils étaient bien impuissants devant le Décret Divin! Acceptation une fois encore, de ce que la vie leur servait! Sans colère, sans révolte, simplement comme cela se présentait et selon la volonté de Dieu! Ils savaient de par leur expérience, que jamais Dieu ne fait porter à une âme plus que ce qu’elle peut supporter. Ils cherchèrent les ressources pour grandir encore dans leur Foi et trouvèrent! Que de Sagesse tout au long de leur vie! Que d’humilité et de soumission aux Voies de Dieu! Que de Beauté dans leur actions!
Don de soi et confiance
Don de soi et confiance ont été deux règles d’or de nos parents. Je pourrais dire aujourd’hui que d’une certaine façon par leur attitude, leur engagement, ils ont marché, là où ils se trouvaient, ouvriers, avec petits moyens financiers, sur les pas de Gandhi. Ils ont utilisé ces lois universelles si simples disponibles à chacun s’il veut bien se donner la peine de les utiliser, à savoir : don de soi et confiance absolue, en toutes circonstances, pour le service de l’Amour divin, le bénéfice du Tout et de tous.
Gandhi, à une large échelle s’est investi pour les plus pauvres, lui, issu d’une famille aisée, d’une caste noble, a tout laissé un beau jour, alors qu’un avenir brillant et prometteur s’ouvrait à lui. Il s’est investi corps et âme dans son élan d’Amour universel, pour mettre en lumière la force spirituelle, résidant en chacun, bien plus puissante que tous les comptes en banques les plus fournis!
Qu’ont fait nos parents? Ils se sont investis corps et âme, dans leur élan d’Amour de Dieu, pour utiliser Ses ressources insoupçonnées au service de leur famille et de qui en avait besoin, sans compter ni leur temps, ni ce que cela leur apporterait en terme d’argent. Ils s’en sont remis à la Force divine, demandant chaque jour, que leur soit attribué leur pain quotidien et tout ce qui leur était nécessaire pour faire face à leurs obligations. Si grande était leur foi et leur abandon en Ses Forces, qu’ils ont fait l’expérience tout au long de leur longue vie, que cela fonctionne bel et bien comme ça! Ouvriers qu’ils étaient, ils détenaient ainsi, un pouvoir bien supérieur à la valeur financière d’un compte en banque! Ils étaient libres de leurs mouvements, de leurs décisions, de la manière dont ils investissaient leur temps et leur argent! Ils étaient auto-suffisants grâce à la production de leur jardin, ils donnaient sans compter leur temps pour rendre service aux autres, et jamais nous n’avons entendu notre papa rentré d’avoir labouré un jardin, dire qu’il n’avait pas été assez rémunéré. Il ne demandait rien, et pourtant, il revenait toujours avec un « salaire » : des oeufs, un lapin, du miel, quelque fois avec de l’argent, ou une bouteille de vin… toujours il était content de ce qu’il recevait.
Ce que j’aimerais partagé au travers de ce blog, en hommage à nos parents, c’est que, qui que nous soyons, où que nous vivions, nous détenons tous, en nous, une force magistrale, plus puissante que tout, et que si chacun l’utilisait, là où il est, pour le bénéfice du Tout, et non pas en recherchant d’abord son enrichissement personnel, et bien la Lumière l’emporterait sur la peur collective qui règne aujourd’hui par l’intermédiaire des médias ou des réseaux sociaux.
Nos parents, tout comme Gandhi ou Mère Thérésa, ont utilisé cette Force, cet abandon total en Dieu, sachant qu’Il oeuvre pour le meilleur du Plan prévu par LUI au service de la Vie et que nous avons tous notre responsabilité à jouer dans ce Plan Divin!
Notre papa disait :« Il ne sert à rien d’aller à contre-courant, de lutter, de s’acharner à vouloir quelque chose à tout prix, il suffit de s’en remettre à la volonté Divine, et d’accepter les dons offerts tels qu’ils nous sont proposés par la Vie, sans les discuter, mais en les utilisant! » Grande Sagesse de notre papa!
Les naissances
Le temps passait, les restrictions d’après-guerre se faisaient toujours sentir. La nourriture était comptée, les moyens financiers limités, il fallait « jongler avec l’argent » pour nouer les deux bouts! Maman choisissait de se priver de fruits ou de laitage, car disait-elle, « il ne fallait pas que les enfants en manquent. » Les naissances se suivaient. La deuxième fille était née en août 1947 et bientôt la troisième se profilait…. pour naître en septembre 1948. Chaque naissance était une réjouissance et une fête! Ni les difficultés de l’époque, ni la fatigue, ni la surcharge de travail ne pouvaient entacher le bonheur de cette famille grandissante. L’aînée a dû grandir vite! A tout juste trois ans, la voilà déjà dans le rôle de la grande soeur à responsabilités! Veiller sur les petites…. accomplir des petites tâches pour seconder cette maman qui avait bien à faire! Entre le jardin, les lessives, la confection de petits habits, le ménage et les 3 enfants, il ne lui restait pas beaucoup de temps et pourtant, elle en trouvait toujours pour nourrir ses « chérubins » de tendresse et d’amour. Elle était organisée, exigeante, stricte et si douce!
Le matin, la maisonnée se levait de très bonne heure, du genre 5 heure 30! Et le soir, les enfants étaient couchés de très bonne heure aussi! Les soirées étaient réservées à la couture, au tricot, au pliage des langes, à la stérilisation des légumes ou à terminer ce qui n’avait pu être fait dans la journée. Le temps passait, au début 1949 le quatrième enfant s’annonçait déjà!
L’appartement devenait exigu pour cette famille grandissante. Il leur faudrait trouver autre chose, plus grand, plus pratique et pas trop cher! La chance leur souriait encore, il trouvèrent un appartement, par l’intermédiaire de l’employeur de mon père, dans un immeuble encore en construction. L’aubaine! un quatre pièces – cuisine et salle de bains! Ils pourraient emménager à l’automne 1949!
Quand, de retour de la maternité de cette quatrième petite fille, en novembre, ils s’installèrent dans leur nouvel appartement, ma mère était épuisée! Chaque jour, elle demandait la miséricorde de Dieu pour pouvoir faire face à ses obligations et ne pas s’écrouler! Grande et forte était sa foi: « Ta miséricorde, Seigneur, seule je n’y arriverai pas » était sa prière!
Cette quatrième naissance fut un tournant dans la santé de notre maman. Elle connu ses premières crises d’épilepsie. Les grossesses répétées, le manque de sommeil, les soucis, la charge de travail à accomplir tout cela comptait dans la balance. Ses courts séjours à la maternité étaient ses seules « vacances » C’était le seul temps où elle pouvait se reposer, dormir et « décompresser ». Elle qui avait eu tellement besoin de savoir, avant de se marier, ce qu’il adviendrait si elle tombait malade, voilà qu’elle était touchée par cette maladie encore mal connue à cette époque. Mon père était inquiet, que pouvait-il faire, lui, pour palier à cela? Rien! Il avait sa part de responsabilité, de travail à accomplir; il fallait qu’il assure un salaire convenable pour nourrir cette famille. Il avait besoin du soutien de son épouse et de sa présence à ses côtés! Ensemble ils s’en remettaient à Dieu, implorant Sa bonté et Sa générosité, demandant la Grâce de pouvoir élever au moins tous ces enfants! Ils trouvaient leur force dans la prière et la foi. Ils faisaient partie de ces gens qui ne doutent pas, qui ont confiance absolue, qui ne baissent pas les bras et ont certitude qu‘il ne leur sera pas demandé, à aucun moment, plus qu’ils ne peuvent assumer et porter! C’est dans cet état d’esprit que nous avons été éduqués. C’est cet exemple que nous avons vu toute notre vie avec eux! C’est cette conviction et cette démonstration de la pratique de la foi que nous avons expérimentées grâce à eux! Ils étaient des Témoins vivants des lois divines! Ils étaient des Pratiquants de chaque instant ! Ils n’ont cessé de louer, de glorifier et de remercier Dieu pour tout ce qui leur advenait. Ils ont fait de leur vie une Louange à Dieu! Ils nous ont montré et ouvert le chemin de La Voie de la Simplicité!
Grand et précieux est l’héritage spirituel qu’ils nous ont laissé! Grande est notre responsabilité pour honorer ce leg! MERCI à vous, parents si bienveillants!