Aboyer

En ces premiers jours de printemps, alors que tout appelle à l’intérieur au dépoussiérage, me revient à l’esprit, un conseil que me donnait mon père alors que j’étais adolescente et que je rencontrais quelques difficultés de communication… « Ton attitude est déterminante » me disait-il, observe comment tu es, ce qui se passe en toi… ce que tu pourrais changer… Aboyer ne sert à rien ! Aboyer signifie que tu as peur… que tu te protèges de quelque chose…. Regarde autour de toi, si un chien aboie, c’est parce qu’il a peur, qu’il est surpris ou qu’il cherche a impressionner. Si tu fais pareil, c’est comme si tu te privais d’une force importante ! Chaque fois que tu as peur et que tu « aboies » sur quelqu’un, tu deviens plus faible encore. Quelle perception l’autre peut-il avoir de toi? Il ne peut que te voir comme une personne arrogante, agressive ou hautaine ! Et toi, tu ne peux que te sentir incomprise, rejetée ou ignorée ! Qui est réellement responsable de ce qui se passe en toi ? Si au lieu d’aboyer, tu prenais la force que représente ta peur, si tu la prenais comme une alliée, que tu t’appuies sur elle, crois-tu que tu serais plus forte ? Crois-tu qu’avec une force alliée tu pourrais faire face tranquillement, simplement, et dire les choses calmement ? Ne crois-tu pas qu’il te deviendrait alors plus facile de te laisser porter par le courant, au lieu d’essayer de le remonter ou de lui résister? Remonter le courant tout comme lui résister, est épuisant, cela laisse un sentiment d’impuissance… et rend agressif… observe comment tu fonctionnes … La peur fige, paralyse alors que le courage permet d’avancer… porte… pousse… tire en avant… te mène à la rencontre des autres, de toi…te facilite la vie, te la rend plus douce et plus simple ! Essaye !
J’avoue que sur le moment je ne comprenais pas toute la portée de ses mots, que je ne cernais pas la profondeur de ses propos ! Il m’aura fallu essuyer quelques épreuves encore avant d’en comprendre le sens et d’avoir le courage de prendre la peur comme une force alliée, de nettoyer, de dépoussiérer tant de scories émotionnelles enfouies… de partir à la rencontre des autres… de moi-même.
Voilà pourquoi les paroles bienveillantes de mon père résonnent dans mon coeur ! Et le printemps… dans le coeur, c’est tous les jours !

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