Mon père avait une ligne de conduite qu’il appliquait. Il ne se contentait pas de dire ou croire quelque chose sans le mettre en pratique ou du moins faire au mieux pour l’appliquer dans son quotidien. Sa devise était : « La vie est simple, simple ne voulant pas dire facile. » Si les choses ou les événements autour de toi deviennent compliqués, disait-il, sache que tu fais fausse route. Regarde alors en toi ce qui se passe et agis en conséquence pour rétablir l’ordre de la simplicité. »
Regarder ce qui se passe en soi avant de porter un jugement sur quoi que ça soit ou qui que ça soit, permet de relativiser les choses et de prendre la responsabilité qui nous incombe pour maintenir un climat de simplicité et de paix non seulement dans nos relations, mais également dans notre environnement !
Comment imaginer que le calme puisse régner au-dehors si à l’intérieur de soi se vit le conflit ? Comment imaginer que la vie se déroule au-dehors si à l’intérieur un combat est engagé pour faire disparaître l’ordre divin de la Vie ?
Regarder ce qui se passe en soi lorsque quelque chose nous choque à l’extérieur, lorsque la haine se reflète entre les peuples, lorsque les règlements de compte se font dans la menace ou la violence, lorsque l’intérêt personnel compte plus que l’intérêt collectif, lorsque le profit financier est plus important que la vie de millions d’individus ou simplement lorsqu’un membre de notre entourage le plus proche manifeste de l’agressivité, de l’indifférence, de l’auto-suffisance ou une déprime permettrait, à coup sûr, de rétablir bien des situations si nous avions le courage d’agir en conséquence !
Regarder ce qui se passe en soi est certes important, primordial, toutefois agir pour rétablir ce qui ne va pas en soi, est fondamental pour que l’ordre de la simplicité divine agisse !
Oui, Si nous pouvions avoir l’humilité de prendre nos responsabilités, les assumer et modifier notre comportement, le monde extérieur pourrait être plus simple !
Si l’amour de la vie régnait véritablement au coeur de chacun, le conflit et le besoin de destruction de la vie ne serait pas nécessaire en dehors.
Si en soi une lutte existe, une addiction au sucre, au chocolat, aux médicaments, au café, à l’alcool, à la drogue, à la cigarette ou quelle qu’elle soit sera aussi présente…. et à l’extérieur des attitudes d’agressivité, de violence, de dépendance seront également manifestes et créeront un climat particulier dans un environnement particulier.
Tout ce que nous voyons se dérouler dans le monde aujourd’hui, n’est que le reflet de ce qui ne va pas à l’intérieur de nous ! Pour que demain soit meilleur ou différent, osons regarder, chacun, aujourd’hui, ce qui ne va pas en nous, sans chercher à trouver ce qui ne va pas chez les autres autour de nous ! Osons prendre nos responsabilités, agir en conséquence et ne pas attendre que les autres fassent quelque chose pour commencer à changer notre état de conscience !
La vie est simple, simple ne voulant pas dire facile !
Osons dès lors « Regarder ce qui se passe en soi » avec courage, lucidité et humilité et permettre ainsi à l’amour de rayonner !
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Les années 1960
Bien des événements se sont passés dans les années 1960. Certains dramatiques, d’autres décisifs, comme celui-ci. Je ne saurais dire l’année précise, papa était chauffeur à la Coop, il livrait les magasins depuis plusieurs années déjà, quand son employeur lui annonça que les entrepôts seraient transférés dans une autre région. Il avait le choix entre quitter le village et aller s’installer à la ville ou quitter l’entreprise! Cette situation mit mes parents dans l’embarras. La vie à la ville? Non, ils n’y tenaient pas, les grandes étaient adolescentes ou pré-adolescentes, la vie à la ville leur paraissait plus difficile avec la famille. Ils décidèrent donc que papa quitterait l’entreprise. La question suivante étant: « pour aller où? » Monsieur Studer proposa à papa de reprendre une laiterie dans sa région…. c’était intéressant, certes…. mais l’organisation de l’école avec les filles grandissantes n’était pas facile! Elles devraient manger à la cantine…. mes parents n’avaient pas les moyens…. et puis qui veillerait sur elles durant toutes ces heures en dehors de la maison? Ils ont pesé le pour…. le contre…. et finalement ont renoncé. Ils décidèrent qu’ils resteraient au village, ils y avaient maintenant des connaissances sur qui ils pouvaient compter en cas de besoin…. leur vie était simple et elle le resterait! La vie de famille et la santé de maman était plus important qu’un changement qui bouleverserait toute l’organisation familiale. Papa oublia l’offre de Monsieur Studer, et se mit à la recherche d’un nouvel emploi. Il trouva dans l’entreprise de chemins de fer de la région. Son premier job dans cette entreprise, consistait à travailler aux ateliers. Il ne gagnait pas vraiment beaucoup d’argent, mais au moins il avait un nouveau travail! Il conduisait, en extra, le dimanche, le bus d’une autre compagnie, ce qui lui permettait d’arrondir les fins de mois! Il garda cet extra jusqu’à ce qu’il lui fut proposé, par son nouvel employeur, de conduire les cars pour des excusions d’abord, puis de reprendre une ligne fixe. Ce qu’il accepta. Il garda ce travail jusqu’à la retraite!
Jamais mes parents n’ont regretté leur choix. Ils étaient persuadés qu’ils avaient suivi le chemin juste pour chacun. Cette confiance qu’ils avaient l’un en l’autre et en la Vie était vraiment une force majestueuse! Papa disait souvent : « quelque soit ce que tu choisis de vivre, il faut t’y consacrer de tout ton coeur. Ne te demandes pas ce qu’il serait arrivé si tu avais choisi autre chose! Va dans le sens du courant… respecte tes engagements, et n’oublie pas que tout travail mérite d’être bien fait! »