Lorsque après la mort de papa, la grande Porte me fut ouverte, lorsqu’il me dit : « Va ton chemin » j’étais bien loin de me douter du sens profond de ses mots. J’étais bien loin d’imaginer où cela me porterait, ce que cela impliquerait dans ma vie ! Ce que ces quelques mots et cette image si nette m’invitaient à vivre !
Aujourd’hui presque trois ans se sont écoulés, j’ai écris certes, vécu des bouleversements intérieurs et physiques certes, laissé derrière moi beaucoup de croyances, de certitudes, d’attachement sur tous les plans, mais le plus surprenant c’est ce qui se passe depuis au niveau de ma conscience ! C’est un peu comme si en me disant: « Va ton chemin et ne regarde pas derrière toi » il avait permis l’ouverture de la grande Porte qui mène à la pureté de la Lumière de la Conscience ! Ne pas regarder derrière moi a été une invitation à avancer, sans me soucier du chemin à parcourir, suivant simplement la Lumière qui me précède … Invitation à ne pas projeter sur les autres mes propres peurs d’autrefois, les jugements que j’aurais pu émettre ou ceux que j’aurais pu craindre d’entendre … Invitation à vivre ce que me dicte la voie de mon coeur, la Voix divine ! Invitation à apprendre à me nourrir de la seule Lumière ! J’étais loin de m’imaginer vivre sans plus manger ni boire, loin d’imaginer pouvoir le vivre simplement en famille, naturellement, sans plus de questions ! Et pourtant c’est le chemin que je me surprends à marcher avec joie.
Nous avons tous notre chemin, oui, et ils sont tous bons, justes et adéquats ! Il n’y a pas de moins bons chemins ni de plus glorieux chemins, non, ils sont tous les chemins de Dieu ! Le chemin sur lequel s’épanouit ma conscience me permet de vivre humblement cette expérience et me rapproche de la compréhension profonde de la Foi que vivaient nos parents. Marcher sans me retourner, est une application de cette Foi. Confiante, tout comme ils l’étaient, que Dieu pourvoit aux besoins de chacun et qu’il n’impose pas de charge plus grande que celle que chacun peut porter !
Lorsque la grande Porte s’ouvre ainsi devant soi, il n’est pas possible d’y résister, tant est grande l’attraction de la Lumière ! MERCI papa de m’y avoir accompagné ! MERCI maman de m’avoir enseigné par ton engagement quotidien, la force de la Foi.
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Banalités, joyaux de la vie
Que serait la vie sans les banalités quotidiennes ? Sans ces petits riens qui jalonnent le parcours de chacun, quel que soit son activité, son histoire, ses origines ? Ces petites choses devenues si familières qu’elles en sont presque invisibles ? Ces gestes accomplis par habitude, sans même s’en rendre compte, sans plus y prêter attention ? Eh bien, je crois que la vie serait bien morose et triste, vide de sens sans cela !
Plus les années passent, plus je me rends compte que les banalités, ces petits riens, ont une importance capitale ! Oui ! Banalités, joyaux de la vie… c’est ce que ressentent mon coeur et mon âme au fil des jours ! Banalités… simplicité… Ne sommes-nous pas constitués de simplicité ? D’éléments purs et simples, dépourvus d’artifices ? Ne sommes-nous pas issus d’une Source d’Amour simple ? Tellement simple, que cela paraît impossible ? Tous les gestes qui façonnent l’être, ne sont-ils pas simples ? Pourquoi croire qu’il faille tout compliquer, ré-inventer et sophistiquer ? Pourquoi ne pas s’éveiller simplement à la beauté naturelle des choses et des actes ? Des gens qui nous entourent ?
Nous avons eu la chance d’avoir des parents qui vivaient simplement, accomplissant le plus naturellement du monde les banalités du quotidien avec toutefois une profonde gratitude ! Leur force, leur foi, j’en suis certaine, ils les tiraient de ces joyaux …
Et si nous prenions le temps aujourd’hui, de poser un regard bienveillant et conscient sur ces gestes accomplis par habitudes ? Si nous prenions le temps d’observer ces banalités quotidiennes… de les regarder vraiment… de les découvrir avec simplicité et amour… n’y verrions-nous pas une richesse immense ? Ne découvririons-nous pas des joyaux précieux qui ne demandent qu’à être partagés ?
Banalités, force de vie… de joie… de bonheur… de rire et de sourire…
L’extraordinaire est-il autre chose que « l’ordinaire extra conscient » ou que « l’extra » banal ?
A bien y regarder, les banalités sont bien plus importantes qu’elles n’y paraissent !
Banalités, véritables joyaux de la vie ! Puissent-elles ne pas déserter notre quotidien !
Aboyer
En ces premiers jours de printemps, alors que tout appelle à l’intérieur au dépoussiérage, me revient à l’esprit, un conseil que me donnait mon père alors que j’étais adolescente et que je rencontrais quelques difficultés de communication… « Ton attitude est déterminante » me disait-il, observe comment tu es, ce qui se passe en toi… ce que tu pourrais changer… Aboyer ne sert à rien ! Aboyer signifie que tu as peur… que tu te protèges de quelque chose…. Regarde autour de toi, si un chien aboie, c’est parce qu’il a peur, qu’il est surpris ou qu’il cherche a impressionner. Si tu fais pareil, c’est comme si tu te privais d’une force importante ! Chaque fois que tu as peur et que tu « aboies » sur quelqu’un, tu deviens plus faible encore. Quelle perception l’autre peut-il avoir de toi? Il ne peut que te voir comme une personne arrogante, agressive ou hautaine ! Et toi, tu ne peux que te sentir incomprise, rejetée ou ignorée ! Qui est réellement responsable de ce qui se passe en toi ? Si au lieu d’aboyer, tu prenais la force que représente ta peur, si tu la prenais comme une alliée, que tu t’appuies sur elle, crois-tu que tu serais plus forte ? Crois-tu qu’avec une force alliée tu pourrais faire face tranquillement, simplement, et dire les choses calmement ? Ne crois-tu pas qu’il te deviendrait alors plus facile de te laisser porter par le courant, au lieu d’essayer de le remonter ou de lui résister? Remonter le courant tout comme lui résister, est épuisant, cela laisse un sentiment d’impuissance… et rend agressif… observe comment tu fonctionnes … La peur fige, paralyse alors que le courage permet d’avancer… porte… pousse… tire en avant… te mène à la rencontre des autres, de toi…te facilite la vie, te la rend plus douce et plus simple ! Essaye !
J’avoue que sur le moment je ne comprenais pas toute la portée de ses mots, que je ne cernais pas la profondeur de ses propos ! Il m’aura fallu essuyer quelques épreuves encore avant d’en comprendre le sens et d’avoir le courage de prendre la peur comme une force alliée, de nettoyer, de dépoussiérer tant de scories émotionnelles enfouies… de partir à la rencontre des autres… de moi-même.
Voilà pourquoi les paroles bienveillantes de mon père résonnent dans mon coeur ! Et le printemps… dans le coeur, c’est tous les jours !