Mon père

Mon père était le deuxième d’une famille de neuf enfants. L’aînée et la cadette étant décédées en très bas âge. Né le 25 décembre 1920, décédé le 5 avril 2013, fils de riches paysans, sa vie d’enfant a été très brève, il a bien vite été projeté dans une vie tourmentée et devant faire face à de bien grandes responsabilités pour un enfant. Ses parents connurent des moments difficiles. A vrai dire, notre grand-maman aimait le frère de l’homme qu’elle a épousé. La vie en a décidé autrement! Pour des raisons de patrimoine, ses parents la promirent à Joseph, destiné à l’exploitation du domaine, alors que Charles, lui, se destinait à un travail de bureaucrate. Les sentiments ne pouvaient pas être pris en compte! Il fallait se soumettre aux décisions des patriarches, pour la sauvegarde des patrimoines! Ce fut ainsi et leur vie de couple s’en ressentit! Mon grand-père était un tireur de grand renom à cette époque. En plus de l’exploitation agricole, il participait à tous les concours de tirs nationaux et régionaux. Chaque rencontre, chaque victoire, se fêtait! Pour soulager peut-être aussi le fait que sa femme aurait préféré son frère! Toujours est-il qu’il buvait de plus en plus et qu’il jouait aussi de plus en plus. Au point que l’exploitation en pâtit! Il se mit à perdre de l’argent d’abord, puis des terres, la ferme et sa famille! Alors que mon père était âgé de 8 ans, il fut envoyé chez un couple de paysans sans enfants, pour les aider et ainsi assurer sa survie. Il ne savait pas, quand il a quitté sa mère, avec pour seul bagage une culotte courte, une chemise et une paire de chaussettes, le tout enroulé dans un papier journal, qu’il ne la reverrait pas avant une bonne quinzaine d’années!  Qu’il ne retrouverait son père que lorsqu’il serait père lui-même!
Ses frères et soeurs il les revit dix ans plus tard. C’est à cette occasion qu’il fit la connaissance de son plus jeune frère âgé de huit ans! Peu de temps après la naissance de ce dernier frère, la famille avait connu un destin difficile. Mon papa était déjà chez ce paysan, son frère, d’un an plus jeune que lui, avait aussi été confié à une famille de paysans, quant aux autres enfants, il furent tous placés en orphelinat!
J’essaye parfois de m’imaginer, cet enfant de huit ans, à qui sa maman dit: « Mon petit, tu vas traverser tout ce champs devant nous, marches toujours tout droit, jusqu’à ce que tu arrives de l’autre côté, là-bas, un homme viendra te chercher. Tu iras chez lui et tu y resteras un moment! Tu seras sage, tu feras tout ce qu’il te dira et tout ira bien. Vas-y maintenant mon petit ».
Quand je pense à cette scène, je ne peux m’empêcher de penser à la douleur qu’ils ont dû ressentir tous les deux! Cet enfant, ne sachant pas ce que signifie ce « tu y resteras un moment ». La maman, de voir partir son petit de huit ans, tout seul sachant, elle, qu’il ne reviendrait pas à la maison! Et par la suite, quand elle a dû être séparée de tous ses enfants! Quel drame pour chacun d’eux! Quelle souffrance gravée dans ces coeurs. Ce n’est qu’à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, après le décès de notre maman, que notre papa nous a dit la douleur qu’il avait ressentie ce jour-là et que c’était son souvenir le plus difficile! L’expérience de vie la plus marquante et la plus douloureuse! Mais, disait-il j’avais des anges gardiens avec moi! J’ai toujours eu de la chance! Toute ma vie, j’ai eu de la chance! Première leçon de lâcher-prise à huit ans! Ce fût son entrée dans le monde « des grands », le monde du travail, du renoncement à soi et de la soumission à un patron. Il a appris dès ce moment-là à « aller dans le sens du courant » à ne pas se rebeller, à se conformer et à servir honnêtement et sincèrement, à remplir les tâches qui lui étaient confiées avec honneur et contentement, à rechercher le plaisir du travail en tout et non pas son plaisir personnel. Petit d’homme de 8 ans! Et déjà si grand dans son âme! Si plein de Sagesse!

Livre d’accompagnement

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Le Mathnawî

Mon support de méditations, le Mathnawî est l’ouvrage le plus important de la poésie persane et de Rûmî. Il complète par ses compléments d’informations Le Livre du Dedans. N’est pas facile d’accès pour les novices mais précieux s’il est « découvert ». Incontournable lecture pour comprendre l’enseignement de Mawlânâ.

Mathnawî : La Quête de l’Absolu

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Le Livre du Dedans

Mon livre de chevet depuis 26 ans! Le Livre du Dedans est la retranscription des enseignements oraux donnés par Rûmî. Simplement merveilleux et indispensable pour ceux qui souhaitent entrer dans la richesse de son enseignement.
Bien que mon père n’ait jamais lu Rûmî il possédait une compréhension claire de bien des sujets traités par Mawlânâ.

Le Livre du Dedans

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Portrait de famille

Bonjour et bienvenue,

Voilà le début d’un récit qui me tient à coeur. Un hommage à nos parents qui toute leur vie nous ont démontré que l’amour peut TOUT et qu’il est partout si nous prenons la peine de le regarder et de le vivre! Notre maman s’est éteinte l’année de leur 60 ans de mariage!les_parents

Avant de parler de la vie de simplicité qu’ont vécut mes parents, il me paraît important de tracer un portrait de notre famille. Je suis la cadette d’une fratrie de sept dont six filles et un seul garçon. Mes soeurs aînées les 4 aînéesont connu une vie bien différente de la mienne de part le fait qu’il n’y avait entre chacune d’elles qu’une année d’écart et qu’en tant que cadette, je n’ai pas vécu les mêmes restrictions qu’elles! Ma soeur aînée est née en 1946, période d’après-guerre qui, immanquablement a eu des conséquences sur la manière dont elle a commencé sa vie! et les suivantes se sont intégrées dans cette famille tout naturellement et simplement. Puis notre frère est né quatre ans après la quatrième, ma dernière sportrait de familleoeur, deux ans plus tard, et un an et demi après elle, je fis mon entrée dans le monde! Nous voilà au grand complet ! Notre maman avait une tâche importante tant sur le plan de l’organisation que de l’éducation.  Il n’y avait pas lieu de se poser la question de travailler à l’extérieur pour faire carrière ou pour s’épanouir personnellement, ou pour avoir une vie sociale! Il était tout à fait normal à ses yeux, que la vie se déroulât ainsi et nous lui en sommes tous profondément reconnaissants! Notre papa, lui, avait fort à faire pour gagner la nourriture de cette grande famille. Il travaillait sans relâche. Il ne comptait pas les heures supplémentaires, les efforts physiques, les restrictions de sommeil, Il avait un point d’honneur à ce que tous ses enfants ainsi que sa femme soient bien nourris et ne manquent de rien! Il était bienveillant et confiant! Confiant en la Vie, Confiant dans les capacités de son épouse à mener ce grand navire, confiant qu’elle saurait tirer le meilleur parti de tout! Elle avait des doigts de fée! Elle savait tout faire ! Couture, cuisine, jardinage! Elle était douce et souriante et savait aussi « faire le gendarme » quand il le fallait! Grâce à cette présence aimante et rassurante, aux règles qu’elle mettait pour tenir le cap, nous nous sommes forgés des bases bien établies et avons eu la chance de recevoir de ce fait des valeurs. Valeurs morales, spirituelles, familiales et humaines.

Musique d’accompagnement

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